La situation sociale qui prévaut au Togo m'a préoccupé depuis fort longtemps, et plus encore depuis que mon père Gnassingbé Eyadema est décédé il y a six ans de cela. La pauvreté reste un fléau contre lequel il faut lutter au Togo. La population souffre à tous les niveaux et nous ne pouvons pas compter uniquement sur les aides extérieures. Nous devons agir à l'intérieur de notre pays, par notre propre force.

J'ai poursuivi mes études en France et on pourrait dire que les succès correspondants m'auraient permis de poursuivre ma vie tranquillement ailleurs, loin des problèmes qui concernent mon pays en Afrique. J'y ai d'ailleurs eu l'occasion de vivre ma passion qui est le football. Je considère que c'est une grande chance de pouvoir être admis dans un centre de formation en football telle que le Racing Club de Paris. Mon physique et ma prédisposition au foot m'ont certes aidé, mais tout le monde n'y est pas admis sans condition.

Faire de ma passion ma vie ou me professionnaliser dans un métier conforme à mes études aurait pu être l'avenir que j'ai choisi. Cependant, un sentiment de mission m'habite et veut que je retourne dans mon pays pour y apporter ma contribution à la résolution des problèmes locaux. Et j'y suis revenu retrouver les miens et combattre la misère à leur côté.

A mes yeux, la force intérieure d'un pays repose en grande partie sur sa jeune population. Les jeunes ont beaucoup à apporter à leur pays car ils sont encore dans la force et ont beaucoup de courage quand ils entreprennent une action. En me basant sur cette conviction, j'ai eu l'idée de fonder une association qui rassemble tous les jeunes Togolais de bonne volonté. Nous l'avons nommée Jeunesse En Mouvement car les membres qui sont des jeunes vont se mobiliser sans arrêt pour accomplir des missions sociales.

Le but de l'association JEM n'est ni de gagner de l'argent, ni de soutenir un parti politique en particulier. Son objectif central est d'apporter une amélioration des conditions de vie sociale de la population togolaise et toutes les actions qu'elle entreprend tournent autour de cela.

Je remercie particulièrement les autorités togolaises de nous avoir permis de réaliser ce qui a été fait jusqu'à aujourd'hui. On pourrait mentionner la distribution de 1000 casques pour les taxis-motos ou encore la donation de matériels médicaux au bénéfice du l'Institut d'Hygiène de Lomé l'an passé. On n'oubliera pas non plus la tenue du gala de foot de juillet dernier au stade de Kégué à Lomé. Ce fut une journée mémorable puisque les stars du foot africain ont bien voulu honorer ce match amical organisé dans le but de donner un coup de main à la rentrée scolaire des enfants démunis.

Toutefois, les plus grandes réalisations de la JEM sont encore à venir et il nous faut davantage de soutien de la part des autorités. Construire des terrains de foot, de basket et de volley ne se fait en effet pas sans l'aval des autorités, ni la construction de grandes infrastructures destinées à l'enseignement et à la santé. Je précise que ces projets ont pu être élaborés grâce à nos collaboration avec la jeunesse mondiale et diverses entités internationales dont le Youth Employment Summit.

Mey Gnassingbé